Ahmad, à la tête de la Fédération malgache, se présente comme le candidat du « changement » et de « la transparence » à la présidence de la Confédération africaine de football (CAF). Il affirme à l’AFP être le seul à « oser » défier le Camerounais Issa Hayatou, en poste depuis 1988 et qui briguera un 8e mandat le 16 mars.
• Pourquoi avez-vous décidé de défier Issa Hayatou?
«Il n’y a que moi qui ose me présenter contre M. Hayatou. J’ai senti un besoin de changement et, si on veut du changement, il n’y a pas d’autre choix que ma candidature. Je veux une transparence de gestion et changer les pratiques obsolètes. Il faut réformer la CAF pour éviter que la politique ne se mêle de l’organisation de la confédération».
• Issa Hayatou a toujours été réélu dans ce fauteuil, comment comptez-vous le battre ?
« C’est à moi d’aller voir les indécis car je sais ce qu’ils reprochent à l’actuelle administration. J’ai aujourd’hui avec moi 13 pays de la Cosafa (Confédération d’Afrique australe dont fait partie Madagascar) qui se sont prononcés officiellement pour soutenir ma candidature. Si les présidents des fédérations ont voté à l’unanimité une limite de trois mandats à la tête de la CAF, cela veut dire que personne n’est convaincu qu’au-delà de cette durée on puisse être performant. Si tous les présidents qui ont voté ces réformes sont cohérents, il n’y a pas lieu de réfléchir ».
• Que souhaitez-vous changer en priorité si vous êtes élu?
«Il y a encore un grand décalage sur tous les plans entre les compétitions européennes et africaines. L’Afrique présente des potentiels énormes, mais la gestion et les investissements financiers font défaut. Les budgets des fédérations sont souvent inférieurs à ceux des plus grands clubs africains. Si je suis élu, je veux allouer davantage de budget pour les petites fédérations qui ont des problèmes. Le président de la CAF doit se déplacer dans tous les pays africains car le football doit être un levier de développement socio-économique et culturel. Il faudra aussi chercher à diversifier les disciplines, comme nous l’avons fait à Madagascar avec le beach soccer, discipline dont nous avons été champions d’Afrique en 2015».
• Le Sunday Times affirme que vous avez touché jusqu’à 100.000 euros en échange de votre soutien à la candidature du Qatar pour l’organisation du Mondial 2022. Que répondez-vous ?
«Ça n’a pas de sens, c’est une manière de salir le Qatar. J’ai simplement demandé de l’aide (financière) pour organiser les élections de la Fédération malgache. Mais ce n’était pas en échange d’un soutien. Et les sommes annoncées, c’est n’importe quoi ! Ce n’est pas 100.000 dollars, j’ai juste reçu une indemnité de 5.000 dollars».
• Madagascar s’est vu retirer l’organisation de la CAN des moins de 17 ans, faute de préparation. Est-ce un handicap pour votre candidature ?
«Il y a un point d’interrogation sur le fait qu’on nous ait retiré l’organisation pile au moment où je me déclarais candidat à la présidence de la CAF. Je ne ferai jamais ça si j’étais président de la CAF. Madagascar était prêt à accueillir la compétition, le gouvernement avait voté un budget pour cela et avait rassuré la CAF sur sa volonté d’organiser le tournoi».
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